Sur les traces des (16) ... curistes aveyronnais

jeudi 27 janvier 2022, par Dumont

Vous trouverez ici toutes les informations complémentaires à l’article publié dans le bulletin N°79 du Cartoclub Aveyronnais.

A la fin du 19ème siècle il y a une forte émigration des aveyronnais vers Paris comme hommes de peine ou livreurs. Travailleurs, économes et solidaires, ils deviennent rapidement des bougnats, commerçants en vins et charbons, ou travaillent dans l’hôtellerie et la restauration. Ces nouveaux riches ont besoin de revenir en Aveyron pour retrouver leurs racines, montrer leur réussite mais aussi pour se refaire une santé. Ces parisiens ainsi qu’on les surnomme vont faire pendant 1 à 2 semaines une cure thermale, une cure de raisins ou une cure de petit lait.

Cure de raisins à Entraygues

Les bienfaits de la cure de raisin ou "cure uvale".
Cette cure à la fois drainante et revitalisante séduit pour ses multiples bienfaits. Elle aurait des effets sur les troubles digestifs, la fatigue et le cholestérol.

Au mois de septembre, dès qu’ils s’élèvent, les curistes se rendent dans la vigne ou le jardin de l’hôtel pour manger, à jeun, 1kg de raisins pas trop murs. Après le déjeuner à l’hôtel les curistes ont la possibilité de faire des promenades à pieds ou en canots sur la rivière, de pêcher, ou de jouer aux quilles.

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Cure de petit-lait et de bon air à Aubrac

Le petit-lait ou lactosérum est le liquide qui reste après la fabrication des fromages.

Les bienfaits de cette cure dépurative et stimulante auraient des effets sur la prise de poids, le système immunitaire, le cœur, la dépression.

De juin à septembre pendant la période d’estive des vaches sur l’Aubrac, les curistes devaient aller boire tous les jours du petit-lait dans les burons et profiter du bon air de la montagne (à 1400m).

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Cure thermale à Sylvanès

Sources d’eau bicarbonatée-sodique
Déjà connues à l’époque romaine, ces sources étaient très réputées localement.
En 1098, les moines de l’ordre de Cîteaux, s’établirent d’abord au "Mas-Théron", situé à 1200m des sources.
Cette construction servait, avant leur arrivée, à loger les baigneurs qui venaient se soigner aux sources. Devant l’affluence des malades, les moines firent construire, plus en amont du ruisseau, l’abbaye de Sylvanès.
Vers le milieu du XVIIème siècle, l’affluence croissante de baigneurs rendit insuffisante la capacité d’accueil du Mas-Théron et les religieux firent bâtir, à l’emplacement de la source des Moines, l’actuelle façade de l’établissement thermal.

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Cure thermale à Andabre

Une première analyse de la source est effectuée par l’Académie Royale des Sciences, en 1640 à la demande de Louis XIV .
Andabre est connue pour son eau ferrugineuse contenant du bicarbonate de soude et du gaz carbonique dont les vertus curatives aident à soigner les soucis digestifs, urinaires, gynécologiques et métaboliques.

Dans l’établissement qui renferme la fontaine d’Andabre il existe deux sources : la source de la Buvette qui est la source réellement minérale ; la source du Grand-Bassin, ne se boit pas, elle n’est prise qu’en bains avec mélange d’eau de la Buvette.
Ce n’est qu’une source provenant des eaux superficielles, mélangées peut être à un peu d’eau minérale.

La source de la Buvette se trouve sur le bord du ruisseau d’Andabre, à 20 mètres environ de l’établissement où sont logés les malades. Elle est reçue dans un réservoir parfaitement clos, construit au point d’émergence même de la source, et s’échappe de ce réservoir par des robinets auxquels on vient remplir les bouteilles de l’eau qui doit être prise en boisson. A côté du réservoir de la source il y a un bassin pour le trop-plein, dans lequel on puise au moyen d’une pompe l’eau nécessaire pour les bains.
Bien que traditionnellement utilisée comme boisson, il sera produit jusqu’à 30 000 bouteilles en 1871, elle est employée pour des bains et des douches à partir de 1824 avec l’ouverture de l’établissement thermal d’Andabre.

Celui-ci acquiert une très grande notoriété allant jusqu’à rivaliser avec Sylvanès.
Cependant, dans les années 1930 sa fréquentation baisse au point de le contraindre à
fermer malgré les campagnes de réclames avec le slogan « Constipés, ne tournez plus autour du pot, buvez l’eau d’Andabre ».

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Cure thermale à Cransac

Sources d’eau sulfatée-magnésienne, secondairement sodique et calcique.
Après une longue période d’abandon jusqu’au XVIè siècle, la ville entreprendra une utilisation rationnelle des sources. En 1805, la station de Cransac-les-Eaux verra passer 5000 curistes qui, à cette époque, viennent surtout pour boire les eaux. La source Roques fut embouteillée mais l’exploitation du charbon dans la mine de Decazeville finit par faire tarir les sources.

Jusqu’en 1963, les gaz thermaux étaient exploités artisanalement sur place, au droit
des dégagements naturels. L’ancienne méthode consistait à creuser des fosses dans
lesquelles les malades s’exposaient collectivement aux vapeurs chaudes.

Plus tard, les exploitants construisirent des cabanes portatives individuelles en planches qui permettaient de suivre aisément le déplacement de la combustion. A l’intérieur de ces cabanes, il y avait une étuve, sorte de caisse dans laquelle le malade était assis, la tête seule dépassant par une ouverture.

Aujourd’hui la station thermale exploite des gaz chauds naturels dans le traitement des rhumatismes. L’utilisation des gaz thermaux de Cransac à des fins thérapeutiques
remonte au XVIIème siècle.

Autrefois, l’origine de ces gaz était le plus souvent attribuée à des phénomènes volcaniques. Ils résultent en fait de la combustion souterraine des schistes pyriteux et
charbonneux qui surmontent les couches de houille.

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Cure thermale à Camarès

Les eaux de CAMARES bicarbonatée-sodique, déjà connues au XVIème siècle, ont fait l’objet de deux exploitations différentes. L’établissement Le Cayla avec les sources Madeleine, Les Princesses et Les Roses. Les 3 sources sortent dans des fissures du grès permien, dans la cave de la maison d’habitation du domaine du Cayla.
Le captage consiste en un petit bassin en ciment recouvrant l’émergence.

L’établissement Prugnes avec la source Solier. La source Solier sort du rocher (grès permien) dans un bassin, dans la cave de l’établissement. Un robinet permet la mise en bouteilles. L’eau est consommée sur place.

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Cure thermale à Pont-les-Bains

Cette source n’a jamais fait l’objet d’autorisations parce que son captage était insuffisant, mais elle a été le support d’une petite exploitation locale.

Après que les eaux ferrugineuses et sulfureuses du Pont-de-Cougousse furent canalisées vers 1830, la station thermale de Pont-les-Bains vit le jour.

Plusieurs établissements furent construits. Le dernier ferma ses portes en 1939, abandonnant la station à son passé.

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Pour aller plus loin

Eaux minérales oubliées de Midi-Pyrénées
Rapport du BRGM sur les sources thermo-minérales du département de l’Aveyron
In Situ Réseau du patrimoine : Les réseaux de la villégiature
Aquamania.net : l’eau minérale
Avis relatif à l’exploitation de l’eau minérale de Sylvanès