La carte postale de reportage (27) : Fêtes d’aviation et de la Mutualité en 1911 à Millau
lundi 15 mai 2023, par
Cet article est un complément de l’article écrit par Pierre Costecalde paru dans le bulletin N°47 du Cartoclub Aveyronnais.
Au début du XXème siècle, avant la première guerre mondiale, Millau connue dans le monde entier pour son industrie gantière baigne dans un relatif bonheur. Insouciante elle traverse une bonne période. Ne dit-on pas « quand il y a du travail, il y a de la joie » ! De nombreuses fêtes populaires sont organisées, on saisit le moindre prétexte pour se distraire et s’amuser.
Le Messager de Millau, hebdomadaire local dans ses éditions d’avril et mai 1911, annonce avec enthousiasme et force détails le programme de la venue à Millau du jeune aviateur de 26 ans, Gibert. Prévue le 7 mai pour la Fête de l’Aviation, cette visite est très attendue des millavois.
Elle aura lieu au champ Bouquier, vaste terrain récemment acheté par la ville et aménagé pour la circonstance en champ d’aviation (actuellement Parc de la Victoire). L’aviateur Gibert, si on se reporte aux différents journaux de la région, vient d’accomplir de vrais prodiges dans diverses villes où la foule en délire l’a porté en triomphe.
Cela est de bon augure car les millavois sont certainement impatients de se rendre compte des avancées immenses que fait chaque jour l’aviation. Aussi, lorsque à la valeur indiscutable de l’appareil se joint la maîtrise du pilote, ce n’est pas trop se risquer que de prédire pour ce jour de fête l’incomparable succès qui fera date dans les annales millavoises. Merveilleux spectacle qui mérite bien l’enthousiasme passionné que lui portent tous les admirateurs du progrès humain, tous les amateurs de nouveau, de courage et d’audace.
« Vers 17 heures, devant 5 000 personnes, Gibert prenait place dans son monoplace Blériot ; l’hélice était mise en mouvement et presque aussitôt et sans aucune difficulté apparente, l’appareil quittait le sol pour un premier vol, gagnant l’espace sous l’œil émerveillé du public, puis, avec une sûreté admirable, tel un oiseau qui doucement se pose, venait atterrir au milieu du champ d’aviation, sous les applaudissements de la foule enthousiasmée.
Peu après, il remontait à nouveau sur son appareil et repartait avec la même aisance pour un nouveau vol, à une vitesse variant de 90 à 140 km à l’heure, suivant la direction du vent ; il prenait alors la direction du Larzac. »
– Balade sur le terrain d’aviation
Après suivirent, devant une foule en liesse, l’inauguration de la Maison de la Mutualité, puis l’élection de la reine et de ses deux demoiselles d’honneur. Elles prirent place ensuite sur un char magnifiquement décoré, en tête de la cavalcade entourées d’une population toujours aussi enthousiaste.
– Balade en ville dans la cavalcade
*** Pierre COSTECALDE ***